C'est une sanction sans appel de la politique gouvernementale. Ce scrutin porte la marque du rejet de ses choix et de la colère des élus des collectivités territoriales face aux attaques répétées du gouvernement contre la démocratie locale. Quel rejet du sarkozysme et du système mis en place par la clique au pouvoir qui rappelons-le a perdu toutes les élections depuis qu’ils sont aux affaires !
Malgré une élection très peu démocratique en elle-même, le Sénat s’est rapproché de l’état de l’opinion publique qui a voté à gauche lors des dernières élections locales. Le mécontentement des citoyens a trouvé écho chez les élus locaux qui doivent gérer vaille que vaille des collectivités aux moyens amputés : suppression de la taxe professionnelle, RGPP (Réforme Générale des Politiques Publiques), réforme territoriale.
Même si le scrutin nous désavantage, la dynamique du Front de gauche se confirme donc, avec des gains importants de voix dans les départements. Ainsi dans le Loir et Cher notre candidat a doublé le nombre de voix. Pour autant, le Front de gauche n’aura pas une représentation sénatoriale à la hauteur de son influence réelle. Avec à peine 6 % des élus, alors que nous pesons 11 % des voix aux cantonales, tout confirme notre critique du mode de scrutin du Sénat. Ce n’est bon ni pour la France, ni pour la démocratie.
L’enjeu maintenant, pour la gauche, est de faire du Sénat, sans attendre, un point d’appui pour résister aux politiques gouvernementales et refuser la poursuite de la mise en œuvre des réformes injustes menées par le gouvernement. La nouvelle majorité doit se saisir immédiatement de la question de la réforme des collectivités et demander son abrogation. Cette victoire renforce la responsabilité des forces de gauche de proposer un vrai changement, à la hauteur des réponses qu’appelle la crise. C’est tout l’enjeu qui est désormais devant elles. Les sénateurs Front de gauche s’y emploieront avec détermination, comme ils s’y sont engagés lors de la campagne.